L’alcool est une question de degrés
Publié le :
15/02/2013
15
février
févr.
02
2013
Le Code du travail contient des dispositions d’un autre temps, comme celle qui prohibe l’introduction et la consommation de boissons alcooliques "autres que le vin, la bière, le cidre, le poiré, l’hydromel non additionnés d’alcool" (art. R. 4228-20 du C. du trav.). Un employeur a souhaité insérer dans son règlement intérieur l’interdiction totale de la consommation d’alcool, y compris dans les cafeterias et au cours de toute manifestation organisée au sein de l’entreprise. A l’issue d’une longue procédure initiée par le comité d’entreprise, le Conseil d’Etat a considéré que cette mesure n’était pas fondée sur une situation particulière de danger ou de risque et qu’elle excédait, par son caractère général et absolu, les sujétions qu’un employeur peut légalement imposer (CE, 12 novembre 2012, n°349365). Le Conseil d’Etat a retenu que le règlement intérieur ne peut apporter aux droits et libertés individuelles et collectives des restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. Cette argumentation est discutable. On identifie mal la liberté individuelle qui consiste à consommer de l’alcool. En tout état de cause, il appartient à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des salariés et protéger leur santé. Il s’agit d’une préoccupation majeure de notre droit moderne dont les conséquences éventuelles sont lourdes pour les employeurs. Ainsi, la décision du Conseil d’État est juridiquement douteuse et politiquement incorrecte.
Historique
-
Faute inexcusable et indemnisation des salariés : précision sur le préjudice d'agrément
Publié le : 01/04/2013 01 avril avr. 04 2013Droit social / Santé - Sécurité au travailLe salarié, victime d’une faute inexcusable de son employeur, peut, en applic...